du Blog " Plume de presse "
Noël Forgeard,
ex-patron d'Airbus puis d'EADS démissionnaire en juillet dernier, peut sourire jusqu'aux oreilles : laissant derrière lui une entreprise qui s'apprête à supprimer 10 000 emplois, en plus d'avoir réalisé une plus-value de 2,5 millions d'euros sur laquelle une enquête est ouverte, en raison de forts soupçons de délit d'initié, il aura perçu comme indemnité de départ la somme totale de 8,56 millions d'euros, selon une information révélée hier soir par l'agence AP.
Ce qui fait dire à la candidate communiste Marie-George Buffet : "Airbus invente la prime au mauvais patron".Ah, au fait : le CAC 40 a atteint hier, à la clôture de la bourse de Paris, son plus haut niveau depuis 2001. Et la France serait quasiment en faillite ?
Commentaire personnel :
Allez expliquer cela à tous ceux qui comptent leurs sous à la fin du mois ou souvent tous les jours du mois.
C'est pourtant simple à comprendre, on nous le rabâche assez souvent :
" Si l'état n'aide pas les grands dirigeants d'entreprises, ils partiront à l'étranger !!!! "
Et selon les sondages d'opinion concernant la prochaine élection présidentielle, le peuple de France s'apprête à élire un président plus proche des gestionnaires du CAC 40 que des gens qui fouinent le fond du porte-monnaie pour chercher les dernières pièces "jaunes".
C'est affligeant
voir ici " Plumes de presse " sur ce sujet
Le Monde du 18 avril 2007
Selon des informations publiées, mercredi 18 avril, par le magazine
Challenges, le ministre de l'économie, Thierry Breton, serait personnellement intervenu, contre l'avis du conseil d'administration d'EADS, pour que l'ancien PDG, Noël Forgeard, puisse bénéficier de ses indemnités de départ. D'un montant de 8,5 millions d'euros, celles-ci ont provoqué un tollé, que les candidats à la présidentielle ont largement relayé.
Sur son site Internet,
Challenges affirme, sans pour autant citer de sources, que
"tant Arnaud Lagardère que Manfred Bischoff, représentant de DaimlerChrysler au conseil d'administration du groupe, souhaitaient que Forgeard fasse place nette sans se prévaloir de son parachute doré". Le conseil aurait opté pour un licenciement pour fautes, ce qui, ajoute le magazine, aurait inévitablement entraîné un recours en justice de M. Forgeard et une exposition des différends franco-allemands au sein du groupe aéronautique européen.
Afin d'arrondir les angles, M. Breton aurait alors imposé "un règlement négocié", avec l'aide du publicitaire Maurice Lévy. "Son rôle a consisté à convaincre Noël de partir et à convaincre les actionnaires d'accepter une séparation à l'amiable", poursuit le magazine, citant un proche du dossier.
ARNAUD LAGARDÈRE RECONNAÎT LE POIDS DE L'ÉTAT DANS EADS
Un porte-parole du ministère de l'économie et des finances s'est empressé de qualifier de "totalement infondées et totalement erronées" ces "allégations concernant le rôle supposé de l'Etat", ajoutant que l'Etat français n'est"pas représenté au conseil d'administration d'EADS, conformément au pacte d'actionnaires conclu en 2000 sous le gouvernement de M. Jospin".
S'il est vrai que les intérêts français sont officiellement portés au sein du conseil par le groupe Lagardère, l'Etat français n'est pas pour autant absent des décisions importantes. C'est ce qu'affirme pour sa part Arnaud Lagardère, autre acteur du feuilleton EADS, dans un entretien au Point à paraître jeudi 19 avril. En évoquant la déconfiture de l'industrialisation de l'Airbus A380 et l'éviction de M. Forgeard, M. Lagardère estime que l'"on passe un peu vite sur d'autres facteurs, comme (...) le rôle de l'Etat".
"Toutes les décisions majeures étaient préalablement soumises et présentées depuis 2000 à l'Etat au sein de la holding Sogeade", explique-t-il, faisant référence à cette société qui détient l'ensemble des parts françaises : les 15 % de l'Etat et les 15 % de Lagardère, dont 7,5 % en cours de cession. Cette "horlogerie fine", selon l'expression du Point, fait l'objet de différences d'interprétation. Pour M. Lagardère, "l'Etat est représenté au conseil d'EADS", puisque "nous, les actionnaires privés, n'avons pas un mandat de gestion sans contrôle de l'Etat".
LE PS DEMANDE LES EXPLICATIONS DE M. BRETON
Le premier secrétaire du PS, François Hollande, qui avait déjà émis, lundi, l'hypothèse de l'existence d'"un accord formel ou informel, écrit ou verbal, de la part du ministère de l''économie", a demandé la démission de Thierry Breton"s'il était avéré" qu'il "avait bien donné son accord" aux indemnisations de Noël Forgeard.
"S'il est en effet confirmé que, comme nous le pensons, il y a bien eu accord du gouvernement et notamment de M. Breton, c'est une responsabilité très grave qui aurait été prise par le gouvernement UMP", a-t-il poursuivi, demandant "une nouvelle fois que M. Breton fournisse toutes les explications".