16 avril 2009

Des voix, des femmes, des hommes... la vie quoi !!!

Étudiante en Lettres à la Sorbonne, Catherine Le Forestier est mannequin pendant quelques mois. Avec son frère Maxime, elle suit des cours de mime avec Wolfram Mehring, dans la cave du Vieux-Colombier. Au milieu des années 60, elle chante avec Maxime dans les bistrots de la Contrescarpe. Ensemble, ils écrivent des chansons et rencontrent Georges Moustaki, qui n'a pas encore enregistré Le métèque. Celui-ci leur donne des chansons qui influenceront leur manière d'écrire. En octobre 1966 paraît chez Barclay le premier super 45 tours du duo Cat et Maxim (direction musicale François Rabbath) qui contient Le facteur, une chanson de Moustaki et Manos Hadjidakis. Un deuxième 45 tours est publié l'année suivante (chansons de Johnny Rech, Eric Charden). À la même époque, elle participe à la pièce d'Antoine Bourseiller, Oh America.

Faute de succès, le duo se sépare et il faudra attendre l'année 1969 pour que Catherine puisse enregistrer un 30 cm chez Philips. Sur cet album intitulé « L'amour avec lui », elle chante La petite fugue, Ta femme, L'amour avec lui. L'année suivante, Moustaki, devenu vedette, la fait passer en première partie de son spectacle à Bobino. Ensemble, ils chantent Eden blues, une chanson écrite pour Piaf (Bobino 70). En 1971, c'est la consécration : Catherine remporte le grand prix du festival de Spa avec Au pays de ton corps, « élégie rare du corps masculin » (Cent ans de chanson française), chanson qui donne son titre au nouvel album publié sur le label Fontana, avec cette mention « Les textes des chansons n'engagent que leurs auteurs »... Outre la chanson-titre, Catherine chante Allez voir mes voisins, chanson antiraciste (qui sera utilisée dans le film de Med Hondo, Les bicots-nègres, vos voisins) et, surtout, Parachutiste, pamphlet antimilitariste écrite par Maxime (et qu'il enregistrera sur son premier album en 1972).

Avec l'argent du prix de Spa, les deux s'envolent pour les États-Unis. Ils résident six mois à San Francisco dans une « maison bleue », avec des amis musiciens. Ce séjour inspirera directement son frère (San Francisco). À leur retour, Maxime signe chez Polydor et fait paraître son premier album. Très vite, il devient le chanteur-phare de la génération d'après 68. Catherine, elle, rompt avec le showbiz. Elle part s'installer au Maroc, à Marrakech, devient Aziza. Avec le jazzman Steve Potts, le poète anglais Heathcote Williams et des musiciens africains et berbères, elle fonde le groupe Babel qui, vingt ans avant la vogue de la world music, tente de brasser les cultures et expérimente la vie en communauté. Babel tourne à travers l'Europe. Un disque anonyme (personne n'est crédité sur la pochette), publié en 1976 chez Philips, témoigne de cette période riche d'expérimentation. Rentrée en France, Catherine participe avec son frère au spectacle de Graeme Allwright au Palais des Sports (double 30 cm Mercury) et enregistre un nouvel album, « Music of Aziza » (1980), suivi, l'année suivante, de « S.O.S. », son dernier 30 cm, à ce jour. En 1987, elle enregistre (45 tours Adès) une chanson pour enfants (Dans le ventre de maman), extraite d'un conte musical écrit et joué par elle. Malgré un passage à Paris, à la Vieille Grille, en 1981, Catherine Le Forestier se fait discrète.


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